Oos, the blog

Journal extime...

26.3.13

Lettre ouverte

Mon épouse, ma moitié,

Tu n'es pas une méchante femme, tu es la femme qui se trompe elle-même en croyant vivre alors qu'elle a cessé de vivre il y a longtemps pour s'enfermer dans la virtualité de ses fantasmes. Tu t'es perdue, tu m'as perdu de vue, tu as transformé l'adulescent aimant et attentionné que j'étais en un enfant pleurnichard et irrésolu, colérique et à tes yeux dangereux pour sa progéniture, ayant juste besoin de se faire assommer par des antidépresseurs pour te laisser tranquille.

Mais cet homme-là a décidé de changer, de sortir de cette dépendance affective, de cette servitude du médicament, et cela te fait peur. Il a commencé par cesser de s'abrutir de médicament, puis il a consulté. Il a alors retrouvé son enfant intérieur, qu'il avait abandonné, et désormais il sait aller retrouver ce jardin où il foule l'herbe pieds nus, où il escalade les pommiers pour manger les pommes dans l'arbre, où il tape sans but précis dans un ballon, juste pour le voir tourner dans l'herbe.

Et cet homme-là n'a pas fini de changer, car il veut enfin grandir, découvrir l'intégralité de sa masculinité, assumer sa part de féminité, devenir un homme libre, droit, qui fasse la fierté de sa fille et de ses fils. Cela t'effraie sûrement, car il n'est pas l'ersatz d'homme silencieux et absent que tu avais inconsciemment choisi pour te venger de cet homme qui avait tellement battu fort ta mère que toi, petite fille de 9 ans, tu avais dû appeler les secours.

Es-tu prête à rencontrer cet homme ? Es-tu prête à avoir avec lui une relation franche et apaisée pour élever avec lui tes enfants ? J'en doute à ce jour.

Parce que ce que tu as fait, et tu l'as fait seule, c'est te mettre en danger sans tenir compte de ton devoir de préserver tes enfants. Parce qu'aujourd'hui, rien ne prouve qu'un homme qui "chasse" sur Gleeden n'ait pas d'autres rapports non protégés avec des partenaires contaminées. Cela, tu ne l'assumes pas, tu rejettes la responsabilité sur mon comportement, certes odieux de jaloux pathologique, mais ce n'est pas moi qui ai fait ce qui tu as fait, qui ai soigneusement organisé ce week-end, fait commander et payer de la lingerie par ton mari, ai tchatté des semaines pour déterminer l'hôtel où cela se passerait, ait envoyé à ton mari un email "cartes sur table" où tu disais aller juste à un concert de rock, ai menti à la psychothérapeute à qui nous avions demandé de sauver notre couple sur tes intentions réelles...

Prouve-moi le contraire ? Pas cap ?